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jeudi 2 avril 2020

Promesses d'été

Photos prises ce jour à 8 h 00 de la fenêtre. C'est un mirabellier. Les promesses pour la fin de l'été.






mercredi 1 avril 2020

Divertissement

Lu et relu le principal fragment de Pascal sur le divertissement retrouver dans son contexte (la citation connue est signalée en gras)



Divertissement.

Quand je m’y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s’exposent dans la Cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place. On n’achète une charge à l’armée si cher, que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville. Et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Etc.

Mais quand j’ai pensé de plus près et qu’après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs j’ai voulu en découvrir la raison, j’ai trouvé qu’il y en a une bien effective et qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près.

Quelque condition qu’on se figure, où l’on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde. Et cependant, qu’on s’en imagine accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher. S’il est sans divertissement et qu’on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu’il est, cette félicité languissante ne le soutiendra point. Il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent des révoltes qui peuvent arriver et enfin de la mort et des maladies, qui sont inévitables. De sorte que s’il est sans ce qu’on appelle divertissement, le voilà malheureux, et plus malheureux que le moindre de ses sujets qui joue et qui se divertit.

De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Ce n’est pas qu’il y ait en effet du bonheur, ni qu’on s’imagine que la vraie béatitude soit d’avoir l’argent qu’on peut gagner au jeu ou dans le lièvre qu’on court, on n’en voudrait pas s’il était offert. Ce n’est pas cet usage mol et paisible et qui nous laisse penser à notre malheureuse condition qu’on recherche ni les dangers de la guerre ni la peine des emplois, mais c’est le tracas qui nous détourne d’y penser et nous divertit.

[Références : Fragment Divertissement n° 4 / 7 – Papier original : RO 139, 210, 209, 217-2 et 133
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Divertissement n° 186 p. 53 à 57 v° / C2 : p. 76 à 81
Éditions de Port-Royal : Chap. XXVI - Misère de l’homme : 1669 et janv. 1670 p. 203-217 / 1678 n° 1 à 3 p. 198-211
Éditions savantes : Faugère II, 31, II / Havet IV.2 / Michaut 335 / Brunschvicg 139 / Tourneur p. 205-3 / Le Guern 126 / Lafuma 136 / Sellier 168]

mardi 31 mars 2020

Les artistes du confinement (4) : Chardin

Y a-t-il une toile de Chardin qui représente autre chose que les intérieurs, portraits ou nature morte ?

On ne croit pas. Confiné toute sa vie ?

On peut reprendre donc ce message de 2007 : Le Blog de Denis Quéva: Ceci n'est pas un bocal d'olives:



De Chardin, on voudrait montrer toutes les natures mortes, adorables de délicatesse, d'humilité et de talent. Une banalité très étudiée avec l'air de pas y toucher. Voyez mes blancs, voyez mes transparents, mes volumes et mes reflets : juste quelques esquisses, quelques exercices de style à peine terminés. D'ailleurs, je n'ai même pas peint le fond du tableau et le sujet est trivial...

Ah oui, Monsieur Chardin, et comment se fait-il que la représentation de vos ustensiles de cuisine et accessoires de l'office, si anodine dites-vous, confine en permanence au chef d'oeuvre ?





lundi 30 mars 2020

Sur la playlist ce jour : Franco Fagioli

Contre-ténor argentin, c'est une vedette pour ceux qui s'intéressent au baroque. Voix baroque, et ses apparitions sont attendues, un peu baroques aussi.

Voir notamment cette video, vues plus d'une million de fois dans le monde, issue de l'opéra Artaserse, captée à... Nancy - qui l'eut cru - sur la scène de l'opéra de Lorraine début novembre 2012.

Cet opéra, composé par un Léonardo Vinci (ne pas confondre !), présenté en 1730, s'illustre surtout par ses airs qui permettaient aux castrats de montrer leur virtuosité vocale l'époque.


dimanche 29 mars 2020

Faites rentrer la musique !

Le Diapason d'avril est arrivé. On ne l'a jamais tant attendu, tout comme on a jamais autant apprécié l'abonnement récent à Qobuz : voici un mois de musique devant 👍 






samedi 28 mars 2020

Les artistes du confinement (3) : Matisse


Alors qu'il a passé beaucoup de temps dans le sud de le France, Matisse est quand même né au Cateau Cambrésis, dans le Département du Nord. La ville était aussi une résidence de l'évêque de Cambrai, dont le plus célèbre était Fénelon. Le lien s'est fait avec ces deux personnalités : l'intéressant Musée Matisse est hébergé dans l'ancien Palais de Fénelon.

Matisse était assez attaché à sa terre natale pour lui faire le cadeau de 82 oeuvres au début des années 1950, en vue de créer ce musée, qu'il n'a pourtant jamais connu. 

En effet, quel cadeau ! Comment gérer une collection inestimable quand on est une cité de 7 000 âmes ? Le Département du Nord a fini de permettre de présenter la collection en 1982 dans son endroit actuel en apportant les moyens nécessaires.

Le confinement proposé par Matisse est largement ouverte sur l'extérieur, puisqu'il s'agit une série de fenêtres ouvertes la plupart des cas au soleil : Nice, Collioure, Papeete, mais on trouve aussi Paris.